Payram, Femmes - fleurs, 2018 - 2020 Transfert sur papier gravure d’après Polaroïd 79 couleur, 30 x 40 cm chaque
Payram, Femmes - fleurs, 2018 - 2020 Transfert sur papier gravure d’après Polaroïd 79 couleur, 30 x 40 cm chaque
Adrien Couvrat
Adrien Couvrat, Etude VII, 2020 acrylique sur papier Arches, 101 X 65 cm, 2020
Adrien Couvrat
Payram, Deux ou trois choses que je sais d’elle, 1995 - 2021 tirage couleur argentique d’après négatifs de Polaroïd 55 noir & blanc (non lavé, non fixé)
Payram, Deux ou trois choses que je sais d’elle, 1995 - 2021 tirage couleur argentique d’après négatifs de Polaroïd 55 noir & blanc (non lavé, non fixé)
Payram, Deux ou trois choses que je sais d’elle, 1995 - 2021 tirage couleur argentique d’après négatifs de Polaroïd 55 noir & blanc (non lavé, non fixé)
Payram, Deux ou trois choses que je sais d’elle, 1995 - 2021 tirage couleur argentique d’après négatifs de Polaroïd 55 noir & blanc (non lavé, non fixé)
Payram, Fragile, 1988-2008 Polaroïd 55, 11 x 14 cm
Adrien Couvrat, Vue d’atelier, 2021
Adrien Couvrat, Danaé, Sophia II, Autoportrait II, 2020 acrylique sur toile, 120 x 85 cm chaque
Adrien Couvrat, Vue d’atelier, 2021
Adrien Couvrat, Holo II, acrylique sur toile, 120 x 85 cm, 2020
Adrien Couvrat, Danaé, acrylique sur toile, 120 x 85 cm, 2020
Adrien Couvrat, Paragone I, vue d’exposition, © Julien Gremaud
Adrien Couvrat, Etude V, Etude VI, acrylique sur papier Arches, 101 X 65 cm, 2020
Adrien Couvrat, Vue de la foire INDEPENDENT BRUSSELS, 2017
Cette exposition de rentrée présente un face-à-face entre les oeuvres du photographe iranien Payram (b. 1959, Iran) et du peintre Adrien Couvrat (b. 1981, France). Derrière le « sfumato » du regard, les oeuvres se croisent surprenamment dans une réflexion autour du portrait, de l'image et du médium.
Payram, spécialiste des techniques argentiques, propose pour la première fois des expérimentations autour de la couleur, à partir de pellicules usagées : des négatifs noir et blanc, insolés dans les années 90, volontairement non lavés, non fixés, et tirés aujourd'hui sur des papiers argentiques couleur. Jaillissent alors des portraits flous où formes et couleurs s'engagent dans un dialogue entre la destruction et la construction de l'image. Pour la première fois également, des transferts de Polaroïd 79 couleur, altérés, nous invitent, à travers des diptyques portraits-bouquets dans le bain des pigments jusqu'à dévorer la représentation.
Adrien Couvrat s'attaque de manière inédite au portrait, sans renier une technique picturale qui lui est propre et qui lui permet de mettre en avant ses recherches autour de la lumière et de l'interférence. Il garde ainsi l'idée de « présence », celle du corps et d'une lumière liée à l'extase. Comme chez Payram, les portraits d'Adrien Couvrat sont liés à l'histoire : personnelle, bien sûr, politique parfois, mais aussi la grande Histoire, l'Histoire de l'Art et notamment de la sculpture. Les regards énigmatiques de ces modèles étrangers sont des portraits d'agonie ou d'extase (qu'elle soit religieuse ou sensuelle), d'horreur ou de plaisir, convoquant à la fois exaltation et lamentation. Finalement, comme pour Payram, toujours proche d'une « vision » de lumière et ses contrastes...
La Force et le Fragile
Par Edwart Vignot, Artiste, Historien d’Art, Curator
« Antinomie Complémentaire », telle est en substance l'idée de réunir deux artistes sensibles aux parcours si différents mais dont les oeuvres vibrent et raisonnent en harmonie, comme si elles seules menaient la danse. Une danse dans laquelle les lignes sont des traits, les couleurs des univers et les sfumatos des intentions diffuses de la pensée de leur créateur... leurs émotions nues, pudiques et sincères.
Tout à première vue pourrait séparer Payram de Couvrat et pourtant tout au contraire les réunit. Tout pourrait nous faire aimer l'un et ignorer l'autre et pourtant tout nous pousse à les lire chacun avec la même attention. Tout pourrait être si simple alors que tout l'est bien davantage.
Poser son regard sur une oeuvre, c'est accepter de se laisser hypnotiser. Ensuite la magie opère, ou non. Mais quand cette dernière se met en branle alors rien ne peut plus l'arrêter. Voilà le risque que l'on prend en se plaçant devant une oeuvre de Payram ou de Couvrat. Chez l'un, l'impalpable fragilité fait place à une force indicible qui en dit tellement sur son auteur, de sa vie et de son âme, sur ses désirs de dire, de montrer et de partager... Chez l'autre, l'impact de la couleur se soustrait volontiers au jeu éphémère de la lumière et dévoile la maitrise volontairement impuissante de ces sources lumineuses illustrant ainsi son coté mutin perfectionniste. Durant de nombreuses années passées à tirer de façon magistrale les oeuvres des autres, Payram n'a cessé de penser à mettre à son service cette parfaite maitrise de la technique photographique et de son développement. Ces deux processus de création associés à une démarche artistique originale ont toujours eu pour objectif de se rapprocher au plus près de ses aspirations, de toutes ses visions uniques et oniriques. Comme un chiasme pictural, Couvrat lui prend aujourd'hui le parti de révéler les autres, en les représentant tels des mirages dans ses compositions, celles-là même qui étaient exemptes de toute figuration. Aucun tabou ni interdit, l'artiste continuera de créer au gré de ses envies, dans ses allers-retours plus ou moins informels : Apparition/Disparition. Les parcours de Payram et Couvrat sont donc à la fois similaires et contraires, indépendants et complémentaires, poétiques... interrogatifs. Ils s'inscrivent tous deux dans un espace créatif commun, où l'intime côtoie l'universel et où la vie l'emportera toujours. Tant que nos regards se poseront...